DOCERE

Nicolás Gómez Dávila

« Le démocrate, en sciences humaines, change de méthode lorsqu'une conclusion l'incommode. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 9

« L'ennemi d'une civilisation n'est pas tant son adversaire externe que son étiolement interne. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 11

« Nous avons pris l'habitude de revendiquer à grands cris nos droits pour mieux violer nos devoirs. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 11

« La relativité du goût est l'excuse qu'adoptent les époques qui en sont dépourvu. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 12

« Le moderne n'a pas de vie intérieure : tout juste des conflits internes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 12

« N'offrons pas aux opinions stupides le plaisir de nous scandaliser. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 13

« Nous autres réactionnaires octroyons aux imbéciles le plaisir de se croire de hardis penseurs d'avant-garde. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 13

« Qui ne se considère pas également héritier de ses adversaires intellectuels ne récolte que partie de son héritage. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 15

« Les époques de libération sexuelle réduisent à quelques cris spasmodiques les richs modulations de la sensualité humaine. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 18

« Seul l'homme intelligent et le sot savent être sédentaires. La médiocrité est inquiète et voyage. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 19

« Rien ne rend plus manifestes les limites de la science que les opinions du scientifique s'exprimant sur un sujet qui ne relève pas strictement de son domaine de compétence. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 20

« L'homme compense la solidité des édifices qu'il érige par la fragilité des fondations sur lesquelles il les construit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 20

« De celui dont nous disons qu'il est un « homme de son temps » nous ne faisons que remarquer qu'il coïncide avec la majorité des imbéciles du moment. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 23

« Ce qui est notoire dans une entreprise moderne c'est le décalage entre l'immensité, la complexité de l'appareil technique et l'insignifiance du produit final. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 24

« Parvenue au terme de son « ascension », l'humanité rencontrera, assis sur la plus haute marche, l'ennui qui l'attendra. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 24

« La majorité des civilisations n'a guère légué qu'une strate de détritus entre deux strates de cendres. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 25

« Il y a quelque chose de définitivement vil dans celui qui n'admet que des égaux, dans celui qui ne recherche pas avec avidité des supérieurs. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 27

« Lorsque le tyran n'est autre que la loi anonyme, le moderne se croit libre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 28

« L'homme moderne n'est mué ni par l'amour ni par la faim mais par la luxure et la gourmandise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 30

« Au sein de l'État moderne, les classes d'intérêts opposés ne sont pas tant la bourgeoisie et le prolétariat que la classe qui paye des impôts et celle qui en vit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 32

« Heine a trahi le secret de la démocratie : wir kämpfen nicht für die Menschenrechte des Volkes, sondern für die Gottesrechte des Menschen.
« Nous ne nous battons pas pour que le peuple accède aux droits de l'homme, mais pour que l'homme accède aux droits divins. » »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 33

« Non pas calomnier le pouvoir mais s'en méfier profondément, c'est cela même qui caractérise le réactionnaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 34

« La machine moderne est chaque jour plus complexe et l'homme moderne chaque jour plus élémentaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 35

« Idéologie de l'homme moderne : acheter le plus d'objets possibles; réaliser le plus de voyages possibles; copuler le plus grand nombre de fois possible. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 36

« Gardons-nous d'appeler « accepter la vie » le fait d'accepter sans résistance ce qui dégrade. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 37

« La civilisation est un épisode qui naît avec la révolution néolithique et meurt avec la révolution industrielle. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 37

« Celui qui réclame l'égalité des chances finit par exiger que soit pénalisé celui qui est bien doté. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 38

« Les plateformes politiques de la gauche se transforment insensiblement en échafauds. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 38

« Dieu ne doit pas être objet de spéculation mais de prière. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 40

« Désormais il n'y a plus ni classe élevée ni peuple; il n'y a que plèbe pauvre et plèbe riche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 40

« L'homme est un animal éducable, si tant est qu'il ne tombe pas aux mains de pédagogues progressistes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 43

« L'homme moderne ne défend énergiquement que son droit à la débauche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 50

« Érudition et expérience sont les deux adversaires invincibles de la gauche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 51

« Ceux qui défendent les révolutions citent des discours; ceux qui les dénoncent citent des faits. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 51

« La falsification du passé est la façon par laquelle la gauche a prétendu élaborer le futur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 51

« L'homme se croit libre lorsqu'il nage avec des courants qui l'emportent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 54

« Dans un premier temps, toute invention libère, mais elle atteint rapidement un point à partir duquel elle réduit en esclavage. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 55

« Changer de gouvernement démocratique pour un autre gouvernement démocratique revient à changer les bénéficiaires du pillage. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 58

« Face au marxisme il y a deux attitudes également erronées : dédaigner ce qu'il enseigne, croire ce qu'il promet. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 63

« Marxisme et psychanalyse ont été les deux ceps de l'intelligence moderne. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 63

« Sans lecteur intelligent pas de livre subtil. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 66

« Les arguments à l'aide desquels nous défendons de nombreuses thèses irritent parfois d'avantage que les thèses elles-mêmes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 66

« Tradition, propagande, hasard ou conseil choisissent nos lectures. Nous ne choisissons que ce que nous relisons. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 67

« La foi n'est pas une conviction que nous possédons mais une conviction qui nous possède. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 68

« La dignité de l'homme ne se situe pas dans sa liberté, elle se situe dans le genre de restrictions à sa volonté qu'il accepte librement. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 68

« Il suffit au dirigeant actuel de se proclamer de gauche pour que tout lui soit permis et que tout lui soit pardonné. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 70

« Ne pas citer d'auteurs à la mode est le minimum auquel doit s'engager l'homme cultivé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 71

« La religion n'est pas socialement importante parce qu'elle pourrait servir de conviction commune et intégrante à l'ensemble d'une société. Grave est, socialement, la disparition des convictions religieuses car la perte du sens de la transcendance déséquilibre et perturbe tous les actes humains. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 75

« La gauche est la pente sur laquelle roulent toutes les facilités de l'esprit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 78

« L'homme de gauche n'a pas d'opinions mais des dogmes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 80

« Pour ne pas vivre déprimé parmi tant d'opinions stupides, il convient de se rappeler à chaque instant que de toute évidence les choses sont ce qu'elles sont, quelle que soit l'opinion du monde. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 81

« Le moderne croit vivre dans un pluralisme d'opinions tandis qu'il ne règne guère aujourd'hui qu'une unanimité asphyxiante. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 83

« Je ne comprends pas comment on peut être de gauche au sein du monde moderne où tout le monde est plus ou moins de gauche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 84

« Ils appellent « encourager la culture » couronner des médiocres. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 85

« Pour le progressiste moderne, la nostalgie constitue l’hérésie suprême. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 89

« Ce qui importe dans le christianisme, c'est sa vérité, non les services qu'il peut rendre au monde profane. (L'apologiste vulgaire l'oublie). »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 94

« La démocratie ignore la différence entre vérités et erreurs; elle ne distingue qu'opinions populaires et opinions impopulaires. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 96

« Les activités serviles ne disparaissent jamais, mais leur dignité disparaît lorsqu'au lieu d'être service libre à des tiers, l'activité se change en auto-service obligatoire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 96

« Parce que les opinions changent, le relativiste croit que les vérités changent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 99

« Qui ne tremble pas face à une nouvelle invention méconnaît l'histoire des précédentes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 99

« Tout progrès technique est étape du processus de la tyrannie croissante. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 101

« La gauche prétend que le responsable du conflit n'est pas celui qui convoite les biens d'autri mais celui qui défend les siens. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 105

« Avouons franchement à notre adversaire que nous ne partageons pas ses idées car nous les comprenons et que lui ne partage pas les nôtres car il ne les comprend pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 105

« Qui ne partage pas nos répugnances ne comprend pas nos idées. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 106

« L'État impose l'instruction obligatoire et gratuite, ut hominem stupidum magis etiam infatuet mercede publica.
« afin de pouvoir utiliser le dernier public pour rendre l'homme encore plus bête qu'il ne l'est. » »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 109

« L'État paternaliste est abominable; la société paternaliste est admirable. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 121

« Être réactionnaire c'est avoir compris que nous ne devons pas renoncer à une vérité simplement parce qu'elle n'a aucune chance de triompher. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 122

« Ce qui inspire de l'enthousiasme au moderne, lorsqu'il ne m'inspire pas de répugnance, m'inspire de la méfiance. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 124

« La tant vantée « domination de la nature par l'homme » s'avéra n'être qu'une immense capacité homicide. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 125

« C'est de la vérité d'une idée dont nous devons nous réjouir, non de son triomphe. Car aucun triomphe ne dure. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 126

« La technification moderne de l'agriculture a détruit la société agraire. Elle a transformé une manière de vivre en une simple méthode de prospérer. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 126

« L'erreur du chrétien progressiste consiste à croire que la polémique pérenne du christianisme contre les riches est une défense implicite des programmes socialistes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 125

« Lorsque nous ne lui concédons pas tout ce qu'il exige, l'homme de gauche se proclame victime d'une violence institutionnelle qu'il lui est légitime de repousser par la violence physique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 132

« Excepté dans les premiers temps d'enthousiasme révolutionnaire, la majorité de la population, dans tout pays et à toute époque, appartient à un centre-droit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 133

« Le monde moderne n'a d'autre solution que le Jugement Dernier. Qu'on en finisse. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 134

« Les Évangiles et le Manifeste communiste pâlissent; le futur du monde est aux mains du coca-cola et de la pornographie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 135

« Il s'avère presque impossible de convaincre le vulgaire de l'immondice de ce qui ne menace ni sa santé ni sa vie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, éd. L'arche, p. 135

« Pour soigner le patient que le dix-neuvième siècle avait meutri, la société industrielle a dû l'abrutir au vingtième.
La misère spirituelle est le prix de la prospérité industrielle. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 29

« Les imbéciles appellent « préjugés » les conclusions qu'ils ne comprennent pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 30

« Le révolutionnaire ne découvre « l'esprit authentique de la révolution » que devant le tribunal révolutionnaire qui le condamne. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 34

« La lecture est une drogue incomparable, parce que, plus qu'à la médiocrité de notre vie, elle nous permet d'échapper à la médiocrité de notre âme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 35

« Il n'est pas de vérité dans les sciences humaines qu'on ne soit obligé de redécouvrir tous les huit jours. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 38

« Les intelligences réceptives à toutes les idées sont moins hospitalières que prostituées. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 39

« « Conscientiser » : variante pudique d'endoctriner. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 41

« Le culte de la technique est un syndrome de démence satanique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 45

« À qui demande avec angoisse ce qu'il faut faire aujourd'hui, répondons avec honnêteté qu'aujourd'hui n'est de mise qu'une lucidité impuissante. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 48

« Plus qu'en sa colère, je crois en le sourire de Dieu. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 53

« Est moderne l'homme qui oublie ce que l'homme sait de l'homme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 54

« Les cultures se dessèchent lorsque leurs ingrédients religieux s'évaporent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 54

« Tolérer ne doit pas consister à oublier que ce que l'on tolère ne mérite que de la tolérance. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 56

« Parce qu'il a entendu dire que les postulats religieux sont des métaphores, le sot pense que ce sont des fictions. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 65

« Pour nous induire à les adopter, les idées stupides allèguent l'immense public qui les partage. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 69

« Personne désormais n'ignore que « transformer le monde » signifie bureaucratiser l'homme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 72

« L'humanité saura-t-elle un jour préférer les inventions décentes aux inventions rentables? »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 80

« Le pur réactionnaire n'est pas un nostalgique qui rêve de passés abolis, mais le traqueur des ombres sacrées sur les collines éternelles. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 81

« Rien de plus dangereux que de heurter les préjugés de qui affirme n'en avoir aucun. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 81

« L'oubli du péché originel amène le conservateur à excuser les crimes et le progressiste à les commettre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 82

« Pauvreté des âmes qui ne se sentent pas avant tout héritières du passé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 82

« Avoir raison, selon le démocrate, signifie hurler avec les loups. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 84

« Nager contre le courant n'est pas une folie si les eaux nous entraînent vers des cataractes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 85

« Ne nous fions pas au goût de qui ne sait pas détester. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 86

« Quand on a vu comment le travail exploite et ravage le monde, la paresse nous semble la mère de toutes les vertus. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 87

« La vérité n'a pas besoin de l'adhésion de l'homme pour être assurée. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 87

« Nous ne devons pas avoir peur : ce que nous admirons ne meurt pas.
Ni nous réjouir : ce que nous détestons, non plus. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 88

« L'éductation sexuelle se propose de faciliter à l'élève l'apprentissage des perversions sexuelles. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 90

« Au fond il n'y a que deux religions : celle de Dieu et celle de l'Homme, et une infinité de théologies. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 91

« L'exécution de Louis XVI appartient moins à l'histoire politique française qu'à l'histoire religieuse de l'Occident.
Les régicides consacraient une nouvelle alliance dans le sang d'une immolation sacrilège. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 96

« Ce qui importe à la majorité des gens, ce n'est pas d'avoir raison, mais que ce soient eux qui aient raison. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 101

« Plus qu'à certaines vérités qui ont l'air évidentes, il faut se fier à la répugnance qu'inspirent certaines erreurs. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 108

« Essayons de construire notre âme comme un paysage de terre et d'eau en pente ascendante vers une blanche église dressée sur un promontoire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 108

« « Wir wollen hier auf Erden schon das Himmelreich errichten. »
« Nous voulons dès aujourd'hui fonder sur la terre le royaume céleste. »
Mais lequel, Heine?
Le paradis socialiste dont on rêve dans la société de consommation, ou la société de consommation dont on rêve dans le paradis socialiste? »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 110

« C'est la disparition d'un paysannat et des humanités classiques qui a rompu la continuité avec le passé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 110

« Le mot tolérance désigne parfois la compassion du fort, plus souvent la couardise du lâche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 111

« L'ultime dégradation d'un édifice, c'est sa conservation pour les touristes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 111

« À partir du moment où plus rien ne mérite le respect dans notre société, nous devons nous forger dans la solitude de nouvelles loyautés silencieuses. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 111

« Gens de gauche et gens de droite ne font que se disputer la possession de la société industrielle.
Le réactionnaire souhaite sa disparition. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 114

« La facilité avec laquelle le capitalisme industriel construit et détruit - en obéissant à d'évidents préceptes de rentabilité - transforme l'homme ordinaire en nomade intellectuel, moral et physique.
Aujourd'hui, ce qui est permanent dérange. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 114

« Qui ne sait pas condamner sans crainte ne sait pas apprécier sans peur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 116

« Être chrétien, c'est n'être jamais seul, quelle que soit la solitude qui nous cerne. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 116

« Les catastrophes naturelles dévastent une région moins efficacement que l'alliance de la convoitise et de la technique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 119

« La liberté à laquelle aspire l'homme moderne n'est pas celle de l'homme libre, mais celle de l'esclave un jour de fête. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 119

« Même les haines d'une petite ville sont plus civilisées que l'indifférence mutuelle des grandes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 121

« Le marxisme est la théologie puritaine de la religion bourgeoise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 124

« La gauche ne condamne pas la violence tant qu'elle ne l'entend pas frapper à sa porte. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 124

« Entre la forêt vierge et l'agriculture industrielle il y a un moment historique de paysage cultivé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 127

« Dieu est l'hôte du silence. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 128

« Le barbare se contente de détruire; le touriste profane. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 129

« L'« élitisme » (comme disent aujourd'hui les imbéciles) est l'exigence fondamentale tant des institutions que des bibliothèques. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 130

« Ce que le moderne déteste dans l'Église catholique, c'est son triple héritage : chrétien, romain et hellénique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 133

« On ne prend bien le pouls d'une civilisation que dans son architecture. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 136

« Jamais l'humanité ne s'est plus laidement habillée qu'en ces temps de liberté vestimentaire.
Les seuls vêtements décents pour l'homme sont les costumes traditionnels ou les uniformes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p.136

« L'asphalte des villes ne produit que des démocrates, des bureaucrates et des putains. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 138

« Peu de gens se sont avisés que le seul passe-temps qui ne lasse jamais, c'est de tâcher, année après année, d'être un peu moins ignorant, un peu moins rustre, un peu moins vil. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 138

« Il est décidément impossible de convaincre un homme d'affaires qu'une activité rentable puisse être immorale. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 138

« Selon l'homme moderne, l'oppression commence là où l'on interdit quelque immondice. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 140

« Le chrétien passe sa vie à demander pardon, le socialiste à demander des primes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 140

« La prolongation de la jeunesse - permise par l'actuelle prospérité de la société industrielle - n'aboutit qu'à la multiplication des adultes infantilisés. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 142

« Discipline, ordre, hiérarchie, sont des valeurs esthétiques. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 143

« La difficulté croissante de recruter des prêtres doit faire honte à l'humanité, et non pas inquiéter l'Église. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 143

« Aussi longtemps qu'on ne le prend pas au sérieux, celui qui dit la vérité peut survivre dans une démocratie.
Ensuite, la ciguë. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 145

« Là où le terrorisme prospère et là où prospère la pornographie, le libéral leur rend hommage au nom de la liberté de conscience. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 147

« Les hommes d'affaires écrivent aujourd'hui la musique de leur publicité sur des thèmes de gauche. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 148

« Celui qui sait préférer n'exclut pas. Il met en ordre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 150

« La solitude qui nous glace, ce n'est pas quand nos voisins nous abandonnent, c'est quand Dieu nous déserte. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 151

« La prolifération des parasites est appelée croissance du secteur tertaire de l'économie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 152

« L'attitude la plus irrespectueuse est celle qui consiste à tout traiter avec le même respect. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 152

« La liberté est un rêve d'esclaves.
L'homme libre sait qu'il a besoin de soutien, d'aide, de protection. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 153

« Les révolutions se font pour changer la propriété des biens et le nom des rues.
Le révolutionnaire qui ambitionne de changer la « condition de l'homme » finit fusillé comme contre-révolutionnaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 153

« Les eaux de l'Occident sont corrompues, mais leur source est restée pure. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 154

« La richesse s'écoule naturellement vers les âmes basses. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p. 155

« Quand le prestidigitateur politique parle de synthèse, ne perdons jamais de vue ses mains. »

— Nicolás Gómez Dávila, Le Réactionnaire authentique, éd. Éditions du Rocher, p.156

« Les marxistes donnent une définition économique de la bourgeoisie pour occulter leur appartenance à celle-ci. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 27

« Aimer le peuple est une vocation d'aristocrate. Le démocrate ne l'aime qu'en période électorale. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 28

« Les phrases sont des petits cailloux que jette l'écrivain dans l'âme du lecteur. Le diamètre des ondes concentriques qu'ils engendrent dépend des dimensions du bassin. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 31

« La religion n'est pas née d'un besoin urgent d'assurer la solidarité sociale, pas plus que les cathédrales n'ont été construites dans le dessein de favoriser le tourisme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 33

« Plus les problèmes sont graves, plus grand est le nombre d'incapables auxquels la démocratie fait appel pour les résoudre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 33

« La vérité, c'est le bonheur de l'intelligence. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 39

« Qui ne tourne pas le dos au monde actuel se déshonore. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 39

« Nous appelons égoïste celui qui ne se sacrifie pas à notre égoïsme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 48

« La vérité c'est pas jugement, mais adhésion à une évidence concrète. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 52

« Nous essayons tous de subvertir notre langage, pour qu'il appelle le péché erreur ou malchance. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 54

« L'intelligence donne tout à l'esprit qu'elle choisit, sauf la certitude d'être intelligent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 54

« La violence ne suffit pas pour détruire une civilisation. Chaque civilisation meurt de notre indifférence devant les valeurs particulières sur lesquelles elle est fondée. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 55

« Le moraliste distingue et éclaire ce que le sociologue confond. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 55

« Appeler sociaux les problèmes qui dépendent de la nature même de l'homme n'a qu'une utilité : faire croire que nous pouvons les résoudre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 56

« La cause des sottises de la démocratie, c'est sa confiance dans le citoyen anonyme; et la cause de ses crimes, c'est la confiance du citoyen anonyme en lui-même. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 57

« À certaines époques, le suicide n'est pas un geste d'orgeuil, mais le dernier recours pour ne pas capituler devant le démon. La volonté qui prend les devants sauve l'homme de sa soumission à venir. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 58

« La mort de Dieu est une nouvelle annoncée par le diable, lequel mieux que quiconque sait qu'elle est fausse. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 60

« Même si l'humilité ne nous sauvait pas de l'enfer, en tout cas elle nous sauve du ridicule. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 61

« L'Église a trop de curés et pas assez de croisés. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 63

« Le peuple élit non pas qui le soigne, mais qui le drogue. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 69

« Le progressiste gagne toujours et le réactionnaire a toujours raison. Avoir raison en politique ne consiste pas à occuper le devant de la scène, mais à annoncer dès le premier acte les cadavres du cinquième. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 71

« La plus grande erreur moderne, ce n'est pas d'annoncer que Dieu est mort, mais de croire que le diable est mort. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 72

« Nous ne devons pas confondre ce qui dans une chose mérite le respect avec cette chose elle-même. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 78

« Le goût littéraire de la classe dominante ne domine pas parce que la classe est dominante, mais parce que dominer permet de choisir ce qu'il y a de mieux. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 81

« Devant la splendeur des civilisations, un homme qui connaît les hommes est saisi moins de fierté que de surprise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 82

« La société industrielle est condamnée au progrès forcé à perpétuité. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 82

« Démagogie est le mot qu'emploient les démocrates quand la démocratie leur fait peur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 84

« Nous n'argumentons pas pour convaincre, mais pour créer des conditions propices à la perception des évidences. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 87

« Le démocrate défend ses convictions en déclarant obsolète celui qui le combat. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 92

« L'adhésion au communisme est le rite qui permet à l'intellectuel bourgeois d'exorciser sa mauvaise conscience sans abjurer sa condition de bourgeois. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 95

« Nous devons exposer nos idées en toute simplicité, comme le ferait l'adversaire honnête qui se prépare à les réfuter. Toute astuce avilit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 95

« Dans les troupes des intellectuels de gauche ne militent que des petits-bourgeois aigris. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 96

« Le communisme hait le capitalisme par complexe d'Œdipe. Le réactionnaire, lui, ne fait que le considérer d'un œil xénophobe. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 96

« Il n'y a pas de fraternité politique qui vaille une haine partagée. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 104

« L'individualisme moderne se réduit à faire passer pour personnelles et originales les opinions partagées par tout le monde. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 105

« L'État moderne fabrique les opinions qu'il recueille ensuite respectueusement sous le nom d'opinion publique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 105

« Aucun être ne mérite notre intérêt plus d'un instant, ou moins de toute une vie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 106

« Pour le vulgaire, ce qui importe, ce n'est pas d'être, mais de se croire, libre. Ce qui mutile sa liberté ne le gêne pas, tant qu'on ne le lui en parle pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 108

« Le gauchiste hurle à la mort de la liberté quand ses victimes refusent de financer leur propre assassinat. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 109

« Le progressiste croit que tout se démode très vite, sauf ses idées. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 116

« La charité de l'homme moderne ne consiste pas à aimer son prochain comme soi-même, mais à s'aimer soi-même dans son prochain. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 117-118

« Je respire mal dans un monde que ne traversent pas des ombres sacrées. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 118

« Rien n'est aussi mesquin que de ne pas reconnaître combien nous avons rencontré d'êtres supérieurs à nous. L'inégalité est l'expérience d'une âme bien née. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 119

« La « culture » n'est pas tant la religion des athées que celle des incultes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 122

« Le politicien n'est peut-être pas capable de penser n'importe quelle idiotie, mais il est capable de la dire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 123

« La stratégie électorale du démocrate se fonde sur un mépris de l'homme en totale antinomie avec les flatteries qu'il déverse dans ses discours. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 125

« Le capitalisme rédige l'apologie du communisme tandis que le communisme rédige celle du capitalisme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 126

« Ceux qui crient le plus si on les vole, ce sont les mêmes qui lors d'un incident survenu dans la rue prennent parti non pour le policier mais pour le voleur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 129

« Le monde moderne est un soulèvement contre Platon. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 129

« Vivre avec lucidité une vie calme, simple, discrète, au milieu de livres intelligents, en aimant quelques êtres choisis. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 133

« En un siècle où les médias publicitaires divulguent un nombre infini de sottises, l'homme cultivé ne se définit pas par ce qu'il sait, mais par ce qu'il ignore. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 144

« Il ne suffit plus que le citoyen se résigne, l'État moderne exige qu'il soit complice. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 147

« Le croyant sait comment on doute, l'incrédule ne sait pas comment on croit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 148

« L'illusion d'être libres croît avec notre soumission au monde. L'homme esclave de tout ce qui l'entoure proclame son autonomie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 153

« Ce n'est pas la peine de tenter de convaincre celui qui n'est pas convaincu d'avance. Convaincre n'est rien de plus que rendre explicites des convictions implicites. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 156

« Les nouveaux catéchistes professent que le Progrès est l'incarnation moderne de l'espérance. Cependant le Progrès n'est pas une espérance émergente, mais l'écho agonisant de l'espérance disparue. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 163

« La charité est une vertu pour les forts. Chez les faibles elle n'est que la spéculation sur de futures réciprocités. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 165

« Il y a deux formes sysmétriques de barbarie : celle des peuples qui n'ont que des coutumes et celle des peuples qui ne respectent que des lois. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 166

« Il ne faut rien espérer de personne, ni rien dédaigner de qui que ce soit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 167

« Nous n'éprouvons aucune difficulté à aimer un prochain que nous considérons comme inférieur. Mais aimer celui que nous savons supérieur, c'est une autre affaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 168

« L'égalitarisme n'est pas respect des droits de ceux qui viennent derrière nous, mais allergie aux droits de ceux qui sont devant nous. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 168

« Les opinions stupides cessent de nous irriter si nous les prenons comme des documents sur la personne qui les exprime. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 169

« Il suffit parfois qu'une société supprime une coutume qu'elle suppose absurde pour qu'une soudaine catastrophe lui démontre son erreur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 170

« La liberté, pour le démocrate, ne consiste pas à pouvoir dire tout ce qu'il pense, mais à n'avoir pas à penser tout ce qu'il dit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 173

« Si je me targue de posséder une vérité, ce qui m'intéresse ce n'est pas l'argument qui la confirme, mais celui qui la réfute. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 176

« Soyons « livresques », c'est à dire : sachons préférer à notre expérience individuelle limitée l'expérience engrangée dans une tradition millénaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 176

« Le goût des masses ne se caractérise pas par leur antipathie envers l'excellence, mais par la passivité avec laquelle elles avalent ce qui est bon, médiocre ou mauvais. Les masses n'ont pas mauvais goût. Elles n'ont tout simplement pas de goût. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 177

« Beaucoup n'aiment l'homme que pour oublier Dieu la conscience tranquille. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 178

« Mettre en rage l'homme typiquement moderne est le signe irréfutable qu'on a visé juste. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 179

« Plus les hommes se sentent égaux, plus ils tolèrent facilement qu'on les traite comme des pièces interchangeables, remplacables et superflues. L'égalité est la condition psychologique préalable aux massacres scientifiques et impassibles. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 181

« Personne ne se rebelle contre l'autorité, on ne se rebelle que contre ceux qui l'usurpent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 183

« La médiocrité qui nous effraie peut aussi bien être l'ombre que projette sur le monde notre propre médiocrité. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 185

« Les gens de gauche ne sont pas les représentants des pauvres, mais les délégués des idées pauvres. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 190

« Dans les sociétés où tous se croient égaux, l'inévitable supériorité de quelques-uns fait que les autres se sentent des ratés. Inversement, dans des sociétés où l'inégalité est la norme, chacun s'installe dans sa différence, sans ressentir le besoin, ni concevoir la possibilité, de se comparer aux autres. Seule une structure hiérarchique a des égards envers les médiocres et les humbles. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 191

« Le vrai catholique dissimule sa foi.
Non pas qu'il en ait honte, mais pour qu'elle n'ait pas honte de lui. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 192

« La vie est une fabrique de hiérarchie.
La mort seule est démocratique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 196

« De même que le pauvre impute à la richesse des tares propres à l'homme, de même le riche les impute à la pauvreté.
Chacun attribue exclusivement à l'autre leurs tares communes, au lieu d'admirer les vertus qui ne fleurissent que dans la pauvreté et celles qui ne s'épanouissent que dans la richesse. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 199

« Ayant promulgué le dogme de l'innocence originelle, la démocratie conclut que le coupable du crime n'est pas l'assassin qui convoite, mais la victime qui a excité sa convoitise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 200

« L'intellectuel de gauche n'attaque avec intrépidité et arrogance que les idées qu'il croit mortes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 205

« N'espérons pas que la civilisation renaisse, tant que l'homme ne se sentira pas humilié de se consacrer corps et âme à des tâches économiques. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 207

« Bien des gens croient que le diable est mort, alors qu'il se contente aujourd'hui de se promener déguisé en homme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 209

« Les revendications libertaires du citoyen moderne se limitent à réclamer le droit de copuler sans entraves dans le cachot où on l'a enfermé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 210

« Le Progrès se réduit finalement à voler à l'homme ce qui l'ennoblit, pour pouvoir lui vendre au rabais ce qui l'avilit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 214

« Les anciens despotismes se contentaient de confiner l'homme dans sa vie privée, ceux à la mode du jour préfèrent qu'il n'ait qu'une vie publique.
Pour domestiquer l'homme, il suffit de politiser tous ses gestes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 216

« Les péchés qui scandalisent le public sont moins graves que ceux qu'il tolère. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 217

« Les trois ennemis de l'homme sont : le démon, l'État et la technique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 217

« Je ne suis pas un intellectuel moderne contestataire, mais un paysan médiéval indigné. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 218

« Le suicide le plus courant de nos jours consiste à se tirer une balle dans l'âme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 220

« Le vieux livre intelligent ne devient jamais obsolète, parce que le nouveau livre intelligent ne fait qu'expliciter des idées intelligentes dans l'ancien.
L'intelligence est un paysage dont l'éclairage varie, mais dont le relief ne change pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 220

« Quand la patrie n'est pas le territoire des temples et des tombes, mais une simple somme d'intérêts, le patriotisme est déshonorant. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 222

« Les hommes sont si naturellement vils qu'à bien peu d'entre eux nous pouvons faire l'honneur de ne pas pardonner leurs bassesses. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 223

« La féodalité a été fondée sur des sentiments nobles: loyauté, protection, service. Les autres systèmes politiques se fondent sur des sentiments méprisables : égoïsme, convoitise, jalousie, lâcheté. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 223

« L'action de dérober ses biens à un individu s'appelle un vol, lorsque c'est un autre individu qui les dérobe. Et justice sociale, lorsque c'est une collectivité entière qui le dépouille. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 224

« Religion et science ne doivent pas signer des pactes définissant leurs frontières, mais un accord d'ignorance réciproque. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 225

« Dans une démocratie, toute vérité à l'air d'un paradoxe. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 227

« Il y a deux sortes de niais :
ceux qui « veulent être comme les autres »,
ceux qui « ne veulent pas être comme les autres ». »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 228

« Un flux constant d'informations envahit aujourd'hui l'existence, détruisant le silence et la paix des vies humbles, sans en abolir l'ennui. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 228

« La société moderne s'avilit si rapidement que chaque matin nous contemplons avec nostalgie l'adversaire d'hier.
Les marxistes commencent à nous apparaître comme les derniers aristocrates de l'Occident. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 229

« L'orgueil de l'homme n'a fait que s'accroître au fur et à mesure que s'accumulaient les preuves de son insignifiance.
Héliocentrisme, sélection naturelle, pulsions subconscientes, déterminisme économique, etc., chaque nouvelle humiliation tonifie sa superbe. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 232

« L'importance d'un évènement est inversement proportionnelle à la place que lui consacrent les journeaux. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 233

« La politique est l'occupation des âmes vides. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 234

« Devise pour jeune gauchiste : révolution et baise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 236

« Plaignons l'égalitariste. Quelle tristesse d'ignorer qu'il y a des degrés et des degrés bien au-dessus de notre médiocrité. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 240

« La cité disparaît, tandis que le monde entier s'urbanise. La cité occidentale était une personne. Aujourd'hui, l'hypertrophie urbaine et le centralisme étatique la désintègrent en un simple entassement de gîtes sans âme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 240

« La totale liberté d'expression ne compense pas le manque de talent. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 243

« Ennui est l'antonyme de solitude. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 246

« Toute révolution aggrave les maux contre lesquels elle éclate. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 254

« La littérature ne périt pas parce que personne n'écrit, mais quand tout le monde écrit. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 257

« Les lois pullulent là où l'équité pousse comme une herbe pauvre. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 264

« L'homme intelligent en vient rapidement à des conclusions réactionnaires. Aujourd'hui, cependant, le consensus universel des imbéciles l'intimide. Quand on l'interroge en public, il nie être galiléen. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 268

« Quand les exploiteurs disparaissent, les exploités se divisent en exploiteurs et exploités. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 268

« La seule chose qui me fasse peur, c'est que ma médiocrité puisse déshonorer ce que j'admire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 269

« Le politicien de gauche, comme le polémiste de naguère, croit réfuter une opinion en accusant son auteur d'immoralité. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 272

« Les musées sont l'invention d'une humanité qui n'a pas de place pour les œuvres d'art, ni dans les maisons, ni dans sa vie. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 272

« Ceux qui se confesse en public ne recherche pas l'absolution, mais l'approbation. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 274

« Les sociétés moribondes accumulent les lois comme les moribonds les remèdes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 274

« Il y a des opinions qu'il est juste de balayer avec respect, mais en empoignant le balai avec fermeté. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 280

« Si les hommes naissaient égaux, ils inventeraient l'inégalité pour tuer l'ennui. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 285

« Comprendre, c'est trouver confirmation de quelque chose qu'on avait préalablement deviné. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 287

« Exciter artificiellement les envies, pour s'enrichir en les satisfaisant, voilà l'inexcusable délit du capitalisme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 289

« L'homme de gauche modifie ses définitions, pour nous persuader qu'il a transformé les choses. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 293

« Une œuvre d'art, aujourd'hui, c'est n'importe quel objet qui coûte cher. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 293

« L'histoire moderne est le dialogue entre deux hommes : l'un qui croit en Dieu, l'autre qui se croit Dieu. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 295

« Le monde moderne ne sera pas châtié. Il est le châtiment. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 296

« Celui qui manque de vocabulaire pour analyser ses idées les baptise intuitions. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 302

« Devant les esprits vraiment grands nous ne nous sentons jamais humiliés, mais mystérieusement en accord. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 303

« Les idiots s'indignent exclusivement contre les conséquences. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 310

« Personne ne mérite plus de respect que le malheureux peuple qui supplie, ni moins de respect que les drogues absurdes qu'il réclame pour soulager son malheur. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 318

« Les tribunaux démocratiques ne font pas trembler le coupable, mais l'accusé. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 321

« Le raciste s'exaspère, parce qu'il soupçonne en secret que les races sont égales; l'anti-raciste aussi, parce qu'en secret il soupçonne qu'elles ne le sont pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 325

« L'égalitariste est exaspéré de voir que l'instruction obligatoire n'efface l'inégalité fictive que pour aggraver la congénitale. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 328

« Parmi les « droits de l'homme » le libéralisme moderne ne défend plus que le droit de consommer. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 330

« Je suis l'asile de toutes les idées frappées d'ostracisme par l'ignominie moderne. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 336

« Le bourgeois n'applaudit pas celui qu'il admire, mais celui qu'il craint. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 338

« La liberté de la presse est la première exigence de la démocratie naissante et la première victime de la démocratie adulte. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 338

« Servitude imposée ou liberté concédée dégradent tout autant. Seules sauvent de l'avilissement la liberté conquise ou la servitude assumée. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 340

« Je comprends le communisme qui est protestation, mais pas celui qui est espérance. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 341

« L'État moderne réalisera son essence lorsque la police, comme Dieu, sera témoin de tous les actes de l'homme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 342

« L'opinion publique n'est pas aujourd'hui une somme d'opinions personnelles.
Les opinions personnelles sont au contraire l'écho de l'opinion publique. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 342

« Les décisions despotiques de l'État moderne sont finalement prises par un bureaucrate anonyme, subalterne, pusillanime, et probablement cocu. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 343

« Ne pas sentir la putréfaction du monde moderne est un indice de contamination. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 344

« Au lieu d'humaniser la technique, l'homme moderne préfère techniciser l'homme. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 346

« Les individus, dans la société moderne, sont chaque jour plus semblables les uns aux autres et chaque jour plus étrangers les uns aux autres.
Des monades identiques qui s'affrontent avec un individualisme féroce. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 349

« Dieu ne demande pas la soumission de l'intelligence mais une soumission intelligente. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 353

« La mentalité moderne ne conçoit pas que l'on puisse imposer l'ordre sans recourir à des règlements de police. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 354

« Le romancier de gauche est toujours mauvais, parce qu'il connaît la solution de tous les problèmes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 357

« Le gauchisme est la bannière sous laquelle la mentalité bourgeoise du XIXe maintient son hégémonie au XXe. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 361

« Je suis comme le peuple : le luxe ne m'indigne que dans des mains indignes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 361

« La gauche et la droite ont signé, contre le réactionnaire, un pacte secret d'agression perpétuelle. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 362

«Le réactionnaire est le gardien des héritages. Même de l'héritage du révolutionnaire. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 362

« Je n'appartiens pas à un monde qui disparaît.
Je prolonge et je transmets une vérité qui ne meurt pas. »

— Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie, éd. Éditions du Rocher, p. 364

« Mais comment définir la nature de l'État alors que nous ne savons pas s'il engendre le droit, ou si le droit l'engendre? Qu'est-ce que le droit, réellement, si ses tribunaux ne l'appliquent pas? Et qu'est un tribunal si le droit ne l'institue pas? »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 28

« Est-il sensé de nous interroger sur la légitimité du pouvoir public? Ou plutôt, si la loi n'est qu'un mandat souverain - que le souverain soit monarque, Assemblée ou peuple -, est-ce que le seul fait de détenir le pouvoir n'implique pas sa légitimation autonome? »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 28

« La justice ne consiste pas non plus à respecter des normes éthiques. Les principes moraux ne donnent ni ne retirent de valeur juridique aux règles existantes. Ils sont seulement des motifs juridiquement neutres, pour réclamer une transformation des règles ou pour proposer de nouvelles règles, mais tant que n'intervient pas l'accord des volontés, la justice ne consiste pas en la soumission à ces principes, sauf pour l'observation de la règle valide et des droits légitimes. »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 52

« Proclamer, sans attendre l'accord, la justice d'une cause, c'est la pirouette rhétorique de celui qui plaide des causes douteuses. [...] Il ne suffit pas de baptiser justice sociale le programme d'un parti pour légitimer les droits qu'une populace réclame sous le simple prétexte qu'elle est pauvre, bête et laide. Une cause n'est pas juste parce qu'elle peut nous paraître telle, ou parce qu'elle nous favorise et nous enrichit, mais parce qu'une règle de droit la justifie et la soutient. »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 53

« Obligé à compter pour le moins sur deux termes, le juridique exige donc l'égalité des sujets et l'inégalité des individus. »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 54

« Ainsi, la justice est la simple observation de la règle, et non pas la fin mystique du droit. La finalité du droit est le droit lui-même. Juste est l'acte conforme à la règle. »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 57

« Le plus grave attentat contre l'homme est la mutilation du grand chêne en lequel s'est coagulée la sève de mille printemps acides. Briser la continuité juridique d'un peuple, c'est faire rétrograder l'Histoire vers une nouvelle initiation sanglante, c'est recommencer la même amère entreprise. »

— Nicolás Gómez Dávila, Critique du droit, de la justice et de la démocratie, éd. Herodios, p. 72